Depuis quelques semaines, des étudiant∙e∙s en logopédie contactent la Fédération des Étudiant∙e∙s Francophones pour relayer des doutes et craintes par rapport à leur avenir en tant que logopèdes. La Fédération a donc décidé d’écrire ces quelques lignes afin d’informer au mieux toute personne qui le souhaite sur l’avenir de la logopédie en Belgique.
Le 1er septembre 2016, une nouvelle loi réglementant les professions des soins de santé mentale et modifiant des dispositions concernant l’exercice des professions de soins de santé est entrée en vigueur. Cette loi, dans son application, peut effectivement avoir des impacts sur le métier de logopède. Pourquoi ?
Premièrement, la loi prévoit que le psychologue clinicien et l’orthopédagogue clinicien soient autonomes pour toute une série d’actes : notamment, la pose de diagnostics et la définition des traitements. Pour cela, il faut donc disposer d’un master en psychologie clinique ou en orthopédagogie clinique.
Deuxièmement, la loi prévoit également des professions de support en soins de santé mentale vouées à exercer sous la supervision d’un praticien autonome (un psychologue clinicien, un orthopédagogue clinicien ou un médecin, par exemple). C’est-à-dire que ces professions ne seraient pas autonomes pour poser un diagnostic ou traitement et n’agiraient qu’après prescription. Ces professions doivent être listées dans un arrêté royal (qui n’a pas encore été pris) et seront principalement issues de bachelier professionnalisant.
Quelle place pour la logopédie dans cette réforme ?
A l’heure actuelle, une formation en logopédie est donnée en hautes écoles sous forme de bachelier de trois ans, et sous forme de master dans les universités. Cependant, la nouvelle loi risque d’avoir un impact sur ces formations en fonction de ce qui sera publié dans l’arrêté royal. Celui-ci n’a pas encore été pris car la loi est attaquée au niveau juridique pour d’autres raisons, et il n’est, aujourd’hui, pas possible de savoir quand celui-ci sera pris.
A priori, deux scénarios se dégagent pour la place de la logopédie. La première piste est que la logopédie devienne une profession de support. Les logopèdes réaliseraient donc les actes thérapeutiques choisis et décidés par des professionnel∙le∙s autonomes (médecin, orthopédagogue clinicien ou psychologue clinicien) et la formation s’harmoniserait sur un cadre de formation de type bachelier professionnalisant.
La deuxième piste est que la logopédie évolue vers un statut autonome, en accord avec les recommandations internationales. L’obtention d’un master deviendrait le niveau requis pour obtenir l’agrément en logopédie, comme c’est le cas pour les psychologues et les orthopédagogues cliniciens. Dans ce cas, évidemment, un régime transitoire pour les étudiant∙e∙s en cours de cursus et ceux déjà diplômés.
A l’avenir…
Comme vous l’aurez compris, personne ne sait comment la situation va évoluer. Mais une chose est certaine : la Fédération des Étudiant∙e∙s Francophones veillera à ce que les étudiant∙e∙s et leur futur métier soient défendus au mieux. Pour cela, des assemblées générales des étudiant∙e∙s pourront se faire dès la rentrée afin de définir la position de la Fédération sur le sujet, et des réunions de préparation se feront durant l’été. N’hésitez donc pas à nous contacter sur notre page Facebook ou via notre boite contact@fef.be si vous souhaitez agir avec nous.