Réformer l’enseignement est une nécessité. Développer, renforcer les savoirs et les compétences, mettre notre enseignement en phase avec les besoins du XXIème siècle, rendre l’école équitable sont des défis auxquels il faut s’atteler de toute urgence.
Le premier thème sur lequel nous avons réfléchi est la formation initiale et continuée des enseignants, nous y plaidons pour l’élargissement du nombre d’années d’études de 3 à 4 années avec une augmentation des stages en vue de mieux les former à gérer les groupes classes toujours plus hétérogènes, leur inculquer l’autorité nécessaire à la bonne gestion d’une classe. Leur donner plus de maîtrise des outils informatique et des nouvelles pratiques de pédagogie.
Nous y sommes favorables à la mise en place d’évaluations sommatives arrivant après des évaluatives pour les professeurs quel que soit leur niveau de carrière. Pour permettre la mise en place de ces objectifs, nous préconisons la création de postes contractuels à durée indéterminée pour remplacer les procédures de nomination.
Au sujet de la réforme des rythmes scolaires, nous sommes plutôt d’avis d’abandonner l’idée de l’allongement obligatoire pour tous de la journée scolaire mais nous sommes favorables à un renforcement de la qualité des temps d’accueil parascolaires en partenariat avec les ASBL et organisations de jeunesse. Par contre, revoir l’alternance des périodes de cours-repos doit rester envisageable puisque cela répond à un réel besoin physiologique des élèves et qu’il ne chamboulera pas énormément le temps alloué à l’école.
Sur la problématique de la mise en place d’un tronc commun, nous sommes convaincus qu’il faille renforcer les moyens autour de la différenciation.
Nous plaidons pour la détection et la remédiation précoces des lacunes ainsi qu’à l’autorisation au redoublement en cas d’échec et pour y arriver, il est essentiel d’augmenter les efforts pour renforcer les savoirs de base en maternel, primaire et secondaire. Nous sommes enfin favorables à la mise en place d’un enseignement pluridisciplinaire et polytechnique qui permettra à l’élève de devenir un citoyen responsable de ses choix qui auront été posé avec maturité. C’est le seul moyen de permettre aux élèves d’opérer un choix positif de la filière qualifiante et dès lors de réellement la revaloriser, tout en augmentant le niveau de notre enseignement.
Revaloriser l’enseignement qualifiant est essentiel pour nous pour deux raisons principales. La première est que les métiers de demain relèveront du technique et la seconde que de nombreuses professions actuellement en pénurie sont des métiers techniques ou professionnels. Nous sommes donc pour la mise en place jusqu’en 2ème secondaire, d’un enseignement pluridisciplinaire et polytechnique pour faire en sorte que la filière qualifiante ne soit plus considérée comme une relégation. Nous nous opposons fermement à la volonté du Groupe central de fusionner les filières techniques et professionnelles car les besoins des élèves qui les fréquentent sont différents. Par ailleurs, le qualifiant est actuellement une filière de relégation parce que ces élèves connaissent des lacunes auxquelles il n’est pas remédié. C’est pour cette raison que nous voulons mettre en place des cours de « remédiation – consolidation – dépassement » (RCD) et autoriser le redoublement en dernier recours. Et enfin, selon nous, la revalorisation du qualifiant passe précisément par la formation en alternance, contrairement à la volonté du Groupe central. Son accès doit toujours être autorisé dès la 3ème secondaire. Cette filière doit être largement revalorisée au vu du haut taux d’insertion sur le marché de l’emploi.
Pour finir, concernant la question de la transition numérique, qui pour nous est essentielle si nous ne voulons pas que notre enseignement ne forme des élèves déconnectés du futur, nous recommandons, pour répondre aux problèmes de financement, que des partenariats public-privé ou que des contrats de leasing de matériel informatique soient conclus par la Fédération Wallonie-Bruxelles elle-même. Mettre en place des partenariats avec les organisations de jeunesse dont l’expertise est aussi un bénéfice auquel nous ne pouvons pas nous soustraire. La transition numérique doit néanmoins passer par la formation en profondeur des professeurs et des élèves. Enfin, nous plaidons en faveur de la mise en place de cours sensibilisant les élèves dès la 5e primaire aux nouvelles problématiques liées aux nouvelles technologies.
Néanmoins si l’enseignement francophone nécessite une réforme d’une telle ampleur, ne devrait-on pas également se poser la question des origines du mal dont souffre celui-ci surtout lorsqu’on sait qu’il y a 30 ans, il faisait partie des meilleurs d’Europe.
Ce Pacte aura au moins eu le mérite d’exister, d’avoir mis en exergue les carences graves de notre enseignement et d’avoir fait prendre conscience à la totalité des acteurs de terrain de l’ampleur du chantier à mettre en route. Il a également permis de poser les grandes lignes conductrices des aspects à réformer en profondeur. A la FEL, nous sommes prêts à retrousser nos manches, prendre nos responsabilités pour non pas « rêver » mais mettre en marche l’école de demain.
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