Décryptons l’actu ! Exercice hebdomadaire du CJC, il n’en est pas moins un travail ardu. Pourtant, ce ne sont pas les sujets qui manquent. Nous pourrions écrire sur la reconversion de DSK, les 20 ans du génocide du Rwanda, le vol MH 370. Et c’est sans parler du scrutin législatif en Inde, de la réforme du 1er degré et de l’assurance maladie made in USA. Faut-il jouer le jeu de cette « course effrénée après l’info » ? Qu’en faisons-nous ? Quel regard offrir ?
Paradoxe quotidien
Réflexe quotidien, éplucher la presse, activation de l’appli « Le Soir », ondes radio en ébullition. On en vient presque à s’offusquer si par hasard notre collègue n’a pas été informé de l’arrivée de deux pandas ! Le flux d’information est grandissant. On est en pleine accélération.
Cette tendance n’est cependant pas dénuée de paradoxe. En effet, nous recevons les informations en temps réel, on vit du direct, comme si on y était. Ce flot d’informations nous donnerait presque le vertige, comme pris à témoin de ces événements. Et en même temps, de journaux en flashs info, ce sont les mêmes mots, les mêmes clichés, les mêmes formulations. Quelle redondance, l’information est comme « pasteurisée ». Nous avons une grande liberté de dire et pourtant nous racontons tous, à peu près, les mêmes choses. Pourquoi donc courrons-nous après tant d’infos, alors que ce que nous cherchons, et ce qui compte, n’est-ce pas plutôt le sens que nous lui donnons ?
A-t-on vraiment besoin de tout savoir ?
De manière parfois inconsciente, ces informations se propagent en nous. En fond sonore, la télé, la radio allumée même quand nous nous y intéressons peu. L’information nous marque, nous contamine. On oublie parfois l’effet transformatif qu’elle a sur nous. Ces flashs nourrissent notre monde. Le citoyen que l’on est avant de recevoir cette information n’est pas identique à celui que l’on devient après. L’information que nous consommons n’est jamais neutre et est rarement anodine. Au même titre que notre environnement, elle impacte nos vies.
Sachant cela, il nous revient de reconnaitre que nous n’avons peut-être pas besoin de tout savoir. Existerait-il une vocation positive au filtre, au voile ? Des informations cachées pour mieux voir ? La question mérite, en tout cas, d’être posée. Il ne s’agit évidemment pas de réhabiliter la censure mais bien d’avoir une attitude responsable par rapport au pouvoir de l’information. Et ainsi de se poser la question de ce que cela implique d’avoir une lecture « pudique » du monde qui nous entoure.
Un antidote ?
D’aucuns vont jusqu’à parler de toxicité de l’information. Certes, nous nous sommes, pour la plupart, pris au jeu de cette ébriété informative. Toutefois, la solution tient probablement dans le fait de reprendre en quelque sorte nos droits sur l’information. Faire le choix d’éteindre pour que cela ait du sens quand on rallume. Cela tient aussi au fait d’être capable de filtrer ce flux continu ou d’accepter que d’autres le filtrent pour nous.
Et c’est alors que le « Décryptons » prend tout son sens. Loin des injonctions à bien penser, nous tentons de nous plier à cet exercice, de démêler une situation et ensuite de la partager.
Parce que face à ce flux d’informations, si la question est de savoir si trop d’info tue l’info, alors l’envie c’est évidemment de dire que nous avons besoin de savoir ce qui nous aide à faire mieux. Parce que cela n’aurait pas de sens pour nous de nous en priver.
Parce qu’au CJC, en fait, on aime l’actu !
C’est promis, la prochaine fois, on décryptera vraiment l’actualité !
Le Conseil de la Jeunesse Catholique (CJC)