12.000 stickers, 2.000 affiches, 5 mobilisations, 100 mètres de banderoles, 1 vidéo, des étudiant.e.s de tous les campus, des associations de tous horizons, le mouvement « NON à la hausse des étudiants internationaux » n’en est pas à ses débuts.
En effet, l’histoire a débuté l’année passée, alors que les recteurs ont décidé de supprimer la catégorie des « pays en voie de développement » pour le calcul des droits d’inscription des étudiant.e.s étranger.ère.s. En effet, auparavant, il existait trois catégories de montants pour ces droits, liées au pays d’origine des étudiant.e.s :
- les pays les moins avancés (dits « PMA », une liste de 48 pays étant établie par l’ONU), qui paient 836 euros maximum ;
- les pays en voie de développement, qui paient 2.758 euros maximum ;
- et les autres, qui paient 4.175 euros maximum [1].
Avec la suppression de la catégorie intermédiaire, les étudiant.e.s qui figuraient dans celle-ci se sont retrouvé.e.s dans la catégorie « autres ». C’est donc ainsi que des milliers d’étudiant.e.s ont rapidement vu leur minerval passer à 4.175 euros/an, soit 5 fois plus qu’un étudiant.e européen.ne.
Mais ne nous méprenons pas : les recteurs affirment qu’ils ne souhaitent pas exclure tou.te.s les étudiant.e.s pauvres de leurs universités. Ils n’oseraient pas devenir les acteurs d’un enseignement exclusif et inégalitaire… Tu ne nous crois pas ? Et pourtant, il suffit de regarder les messages d’internationalisation prônés par chaque recteur lors de leurs discours de rentrée académique !
Récapitulons. Nous avons des recteurs plutôt sympathiques, qui veulent plus d’internationalisation pour leurs universités, qui investissent dans la coopération Nord/Sud mais qui augmentent le minerval à 4.175 euros pour les étudiant.e.s internationaux/ales. Le tout en jurant d’être ouverts à tous et à toutes. La porte de sortie, pour beaucoup de ces étudiant.e.s, reste effectivement bien ouverte, merci pour eux !
Choqué ? Attends, l’histoire s’accélère. En juin 2016, suite à un compromis politique entre les recteurs et le ministre Marcourt, nous avons eu droit à une magnifique manœuvre politique, n’en déplaise aux étudiant.e.s internationaux/ales…
C’est durant cette période de blocus que quelques mots du décret Paysage – dont les conséquences pour de nombreux étudiant.e.s sont désastreuses – ont été modifiés. A savoir : le plafond des montants des droits d’inscription a été changé pour les étudiant.e.s étranger.ère.s ; ainsi, le plafond de 5 fois le montant réclamé auparavant aux étudiant.e.s concerné.e.s est passé à… 15 fois ! Allez, nous t’épargnons le calcul : le maximum pourra donc s’élever à 12.525 euros pour qu’un.e étudiant.e hors UE puisse accéder aux portes du savoir. Heureusement, le minerval pour l’année prochaine n’atteint pas ces sommets.
Tu comprends mieux, désormais, l’importance de se mobiliser ?
Voilà pourquoi tu dois venir nous soutenir le 20 avril : cette augmentation des droits d’inscription pour les étudiant.e.s étranger.ère.s constitue une entrave claire et directe à l’accessibilité de notre enseignement supérieur. En effet, une augmentation des droits d’inscription pour ces étudiant.e.s aura comme effet principal d’exclure ceux/celles qui n’ont pas les moyens financiers, et de réserver l’accès aux étudiant.e.s les plus fortuné.e.s.
Si l’égalité des chances est un objectif partagé, comment un enseignement plus sélectif peut-il le réaliser ? Un modèle où l’accessibilité de l’enseignement supérieur est réduite à la capacité financière de l’étudiant.e est-elle vraiment le modèle qu’il faut pour notre enseignement ?
Pour ceux/celles qui seraient tenté.e.s de suivre l’argumentaire des recteurs et croire que les étudiant.e.s internationaux/ales représentent un coût pour la collectivité, nous conclurons par une phrase qui n’est malheureusement pas la nôtre : « Le coût pour la collectivité de l’accueil et de la formation des étudiants étrangers, est immédiatement plus que remboursé au cours du séjour de l’étudiant, avec un solde positif annuel » [2].
Nous t’attendons le 20 avril devant le service d’inscription de l’ULB, à 12h, et sur la place de l’université de Louvain-la-Neuve, à 12h45 !
[1] Source : ARES, Circulaire n° 2015 – 001 du 31/03/2015
[2] Source : http://www.bva.fr/fr/sondages/lapport_economique_des_etudiants_etrangers_en_france.html