Dans le cadre de sa campagne contre le harcèlement à l’école, le Comité des Élèves Francophones (CEF) a interrogé près de 500 élèves du secondaire sur tout le territoire de la Communauté française.
Les résultats que nous avons obtenus sont interpellant et démontrent que des mesures sont à prendre d’urgence pour améliorer le climat dans nos écoles: 95% des élèves interrogés déclarent avoir été témoins de moqueries envers un autre élève, 88% d’entre eux de l’isolement d’un élève, 61% de vols d’objets appartenant à un autre élève et plus d’un élève sur deux (56%) déclare avoir assisté à des violences physiques sur un autre élève. Ces faits se déroulent, pour 97% des cas, à l’intérieur de l’école. Souvent en classe et même en présence d’un ou de plusieurs adultes.
L’ambiance de nos écoles est donc très préoccupante. La situation est telle que près d’un élève sur deux cache quelque chose à ses camarades de classe par peur des moqueries. Et parmi les éléments qui sont dissimulés, beaucoup ont trait à la situation socio-économique de l’élève, à son orientation sexuelle ou encore à des faits de maltraitance, …
Quant aux victimes de violences à l’école, c’est presque 70% des élèves que nous avons interrogés qui nous ont confié avoir fait l’objet ne fût-ce que de moqueries à leur égard. Seuls 14,5% des élèves demandent de l’aide lorsqu’on les embête et 57,9% de ceux et celles qui l’ont fait ont estimé que cela ne les avait pas aidés Lorsque les victimes se confient c’est d’abord à leur-e-s ami-e-s (50%), suivi de leur famille (30%), puis du personnel éducatif (21,7%), d’un membre du CPMS (13,3%), du médiateur scolaire (11,7%) et à d’autres personnes (5%). Il est à noter que 35 % des victimes ne se confient à personne !
Pour le CEF, des mesures urgentes doivent être prises. Les dispositifs d’intervention en cas de violence (et donc notamment de harcèlement) qui existent sont encore trop méconnus et beaucoup reste à faire en termes d’articulation et d’adaptation de ces dispositifs à chaque établissement de la Communauté Française.
Notre enquête démontre que les élèves et le corps éducatif doivent être mieux outillés et sensibilisés à la problématique du harcèlement à l’école. Le fait de débanaliser ces comportements, qui peuvent être des manifestations de harcèlement, n’est pas le seul problème auquel il faut s’atteler. Il faut également agir :
- Sur le climat et les relations dans l’école
- Sur la formation et la sensibilisation de l’ensemble des acteurs de l’école (élèves, professeurs, éducateurs, parents, …)
- Sur les dispositifs à mettre en place afin de répondre aux différentes situations
Les résultats de notre enquête
L’article du Soir dévoilant les résultats de l’enquête
Toutes les infos sur notre campagne de lutte contre le harcèlement à l’école