La Fédération des Étudiants Libéraux est fière de vous présenter sa nouvelle Doctrine « Humani’Blues », dans laquelle nous déconstruisons, en plusieurs parties, la crise migratoire vécue par la Belgique et l’Union européenne.
Dans ces soixante pages, vous ne trouverez ni des débats stériles ni de propos clivants. Au contraire, nous souhaitions prendre de la hauteur sur ce drame humanitaire, et placer l’humain au centre de notre réflexion. D’où le titre de notre doctrine « Humani’Blues ». « Humani », car la crise migratoire est avant tout une crise humanitaire impliquant des hommes, femmes et enfants qui, pour beaucoup, vivent dans des conditions inadéquates dans leurs pays d’origine, sans qu’ils puissent changer le cours des choses. « Blues », en référence au sentiment qui nous habite lorsque nous assistons, impuissants, aux nombreux naufrages de migrants en Mer Méditerranée et au rejet dont certains sont victimes. Puis, au-delà de tout ça, « Humani’Blues », c’est aussi et surtout, le regard d’une jeunesse impliquée et engagée qui, portée par des valeurs libérales, veut croire à une évolution positive.
A un mieux ? Oui, et on le dit depuis le débat, cela doit notamment passer par l’Union européenne. En effet, les pro-européens que nous sommes ne nous empêchent pas d’être lucides sur les nombreux errements de l’UE concernant la gestion de la crise des migrants. Et nous continuons à penser que c’est l’Europe qui détient la clé. Une Europe qui devrait mettre en place une vraie politique de l’immigration où la seule solidarité responsable devrait guider son action. Une Europe en accord avec ses valeurs et principes fondateurs. Une Europe qui mettrait fièrement sur la table l’article 2 du Traité sur l’UE. Une Europe qui, plutôt que de subir l’action de ses États membres qui la jouent « solo » (République tchèque, Hongrie…), serait forte et la défenderesse d’une politique commune de l’asile réaliste et équilibrée. Une Europe qui aurait le courage de réformer Dublin, dont la crise migratoire démontre l’absurdité jour après jour. Une Europe courageuse, tout simplement.
Et la Belgique, dans tout ça ? L’intégration est la clé, pas l’assimilation. L’idée, c’est que le nouvel arrivant, sans renier sa culture, ses origines et croyances, partage un socle commun de valeurs (libertés fondamentales, égalité homme-femme et la neutralité des pouvoirs publics) lequel est garant de notre vivre ensemble, tout en ne négligeant pas l’apport du travail dans l’intégration, en ce sens où celui-ci reste le vecteur clé facilitant la cohésion sociale. Quant à l’éducation et la formation, en ce compris l’apprentissage des langues nationales, elles doivent être le vecteur de l’intégration au sein de notre pays. Tout ceci représente un strict minimum, qui, selon nous, n’est pas rempli par le parcours d’intégration actuel, notamment en Belgique francophone. Enfin, l’intégration va dans les deux sens : il faut qu’il y ait une réelle envie de s’intégrer, mais également que les pouvoirs publics octroient les moyens nécessaires. L’un ne se fera pas sans l’autre, c’est évident.
Et maintenant ? Il faut admettre s’être trompé et vouloir rectifier le tir. Le cas contraire, la crise actuelle ne fera que s’intensifier, et des drames tels que celui de Lampedusa finiront par se passer dans l’indifférence la plus totale (si ce n’est déjà pas le cas). Acceptons-le : le monde, tel que nous le connaissons actuellement, est un monde ouvert et en mouvement constant. On ne peut rester les bras croisés face à une crise humanitaire telle que celle que bon nombre de migrants vivent au quotidien. Notre action, elle doit être guidée par le bon sens, la solidarité et la conscience de l’enjeu humanitaire.