Ce matin1, au réveil, j’ai pris conscience de mon environnement hostile ! Ou plutôt, j’ai ouvert les yeux sur les risques que je faisais prendre à « mes » enfants, ceux de ma famille mais aussi ceux que j’accueille au sein de mon OJ…
Est-ce l’annonce de l’absence du groupe d’enfants devant passer une semaine de vie commune dans un projet de classe de dépaysement, la bien nommée, à Botassart pour cause d’interdiction de réunion collective pour prendre leur bus au vu du risque d’attentat ? À moins que ce ne soient les paroles de ce chef de zone dans le cadre d’une table ronde entre acteurs « Enfance » qui estimait « inconscients ces parents qui laissaient leur enfant se rendre seul à l’école à l’heure actuelle » ?
Ou encore cette baisse de fréquentation des activités résidentielles en dehors du contexte familial pour cause de méfiance : « Avec tout ce qu’on raconte mon bon Monsieur, il vaut mieux être prudent ! » ?
J’avoue, cette prise de conscience est, de prime abord, bien flippante ! Le parent que je suis, et, par transfert, tous les parents de « mes » jeunes, aurai(en)t bien des raisons d’investir dans des cloches sous lesquelles placer sa progéniture. Finalement, les écrans ont du bon : les enfants y sont seuls et immobiles.
Jean-Paul2 avait raison en nous avertissant que l’enfer, c’est les autres. Surtout, chers parents, soyons attentifs et bien sélectifs envers les lieux et les personnes que croisent nos enfants !
Et là, nouveau flash : ces lieux et ces personnes, c’est notamment mon OJ et ses animateurs (La vôtre aussi, notez…) ! Pris en flagrant délit d’empathie, il ne nous reste plus qu’à adapter nos pratiques (Ne m’en veuillez pas de vous inclure dans ces bonnes résolutions). Gardons toujours un oeil, et même les deux, sur tout ce qui se dit et se vit ! Evitons tout déplacement inutile, la mobilité c’est l’anxiété ! Bannissons toute créativité qui ne peut rimer avec sécurité ! Visons le risque zéro ! Evitons les situations conflictuelles qui mettraient notre responsabilité en cause salissant au passage l’image de tout un secteur. Le (en)jeu n’en vaut pas la chandelle…
L’enjeu ? Nos jeunes3 n’ont-ils vraiment rien à apprendre d’important de ces moments en dehors du cadre familial et scolaire ? Poser cette question, c’est déjà y répondre. J’ai effectivement peur. Peur que chacun pense à se protéger aux dépens des rencontres, des découvertes, des projets, des sorties, des grains de folie, de l’engagement… De la vie. SOS Bonheur !4
Olivier Geerkens
COALA asbl
1 « Ce matin » est une pure forme littéraire ne sachant pas quand vous lirez mon propos ! Comprenez donc que cela peut être n’importe quel matin depuis de ces derniers mois et des prochains, je le crains…
2 Sartre, his name’s Jean-Paul Sartre.
3 Fidèle à mes convictions, je continue à penser que les enfants sont des jeunes, aussi.
4 Une vision d’un monde sans risque, proposée en BD par Jean Van Hamme.