Comme vous l’aurez constaté dans la vidéo, la pérennisation des emplois est un enjeu important des politiques d’emploi du secteur Jeunesse. Dès lors, Relie-F y est particulièrement attentif. C’est pourquoi, dans le cadre de sa campagne « Quelle position ? » lancée en 2018, Relie-F a interpellé les partis politiques sur la question suivante : « le système APE représente une part importante des emplois dans les Organisations de Jeunesse. Selon votre parti, quel est l’avenir du système APE et quelle(s) proposition(s) concrète(s) peut/vent être faite(s) à ce sujet ? ». Mettons en perspective les réponses des partis d’il y a un an avec les propositions concrètes présentes dans leur programme actuel.
Le point parti par parti- Sans surprise, le cdH, il y a un an, soutenait déjà les principes de la réforme portée par le gouvernement wallon et notamment celui du rapprochement de l’octroi des subsides et des politiques sectorielles qui y sont liées. Néanmoins, il insistait sur la nécessité de réformer de manière concertée et à enveloppes constantes.
Aujourd’hui, la réforme APE n’est pas mentionnée dans son programme pour les élections 2019. Néanmoins, lors du débat du 2 avril, la représentante du cdH, Marie Nyssens, soutenait les principes de redistribution des subsides en fonction des compétences (transférabilité) et de transparence des budgets via la publication d’un cadastre. - Il y a un an, DéFI n’évoquait pas la réforme APE, préférant se concentrer sur la Région Bruxelloise et l’évaluation du dispositif ACS.
À l’heure actuelle, dans son programme wallon pour les élections de 2019, il mentionne la volonté de « maintenir les moyens liés au dispositif APE » dans le cadre des financements des Centres d’Insertion Socioprofessionnelle (CISP). Le secteur Jeunesse n’y est, quant à lui, pas évoqué spécifiquement.
Lors du débat du 2 avril, le représentant de DéFI n’a pu s’exprimer sur cette thématique emploi (c’était sa question « veto »). - Il y a un an, Écolo se positionnait contre la forfaitisation et souhaitait que « les soutiens structurels aux associations soient préservés par le biais des points APE, leur indexation et la prise en compte de l’ancienneté ». Il mettait également un point d’orgue à la concertation avec « les secteurs Jeunesse ».
Le programme actuel ne mentionne pas la réforme APE et l’emploi dans le secteur Jeunesse. Cependant, lors du débat du 2 avril, son représentant – Matthieu Daele – se positionnait de nouveau contre la réforme portée par le gouvernement MR-cdH, qu’il jugeait opaque. Il soulignait néanmoins la nécessité d’une réforme de ce système. Celle-ci devrait être transparente et permettre un financement structurel des associations, afin qu’elles puissent se projeter dans l’avenir. Il se positionnait donc également contre la tendance actuelle d’un financement par appel à projets. - De nouveau sans surprise, le MR soutenait déjà, il y a un an, son projet de réforme APE. Dans sa réponse, il soulignait particulièrement la nécessité de transparence du système et le besoin d’objectivation et de contrôle de l’utilisation de ces aides.
Son programme actuel pour les élections 2019 ne mentionne ni la réforme APE, ni l’emploi dans le secteur jeunesse.
Néanmoins, Laura Hidalgo, la représentante du MR lors du débat du 2 avril, insistait sur la nécessaire transparence du futur dispositif, fustigeant l’opacité de la répartition actuelle des subsides APE. - Le PS quant à lui soutenait, il y a un an, les principes de sa réforme – avortée – du dispositif APE, mettant en exergue par exemple la spécification des aides, leur modularité, leur portabilité, leur stabilité, etc. Pour le secteur Jeunesse en particulier, il souhaitait la mise en place de la forfaitisation de l’aide et son annualisation (à enveloppe constante) ainsi que sa mise à disposition directe au secteur.
Dans son programme pour les élections 2019, le PS continue dans cette lignée en proposant une révision de la réforme APE du gouvernement MR-cdH (qui n’a pas encore été votée à l’heure actuelle). Il souhaite mettre en place un nouveau mécanisme d’aides forfaitaires et dont l’octroi serait conditionné à des priorités déterminées avec les secteurs. Ce mécanisme serait totalement transparent et offrirait une simplification administrative.
Lors du débat du 2 avril, son représentant – Cédric Norré – insistait sur la volonté de financer les associations de manière structurelle afin qu’elles soient assurées de leur avenir et puissent se concentrer sur leurs missions. - Finalement, il y a un an le PTB estimait que si le dispositif APE n’était pas le meilleur, la priorité étant néanmoins au maintien et même à l’augmentation du nombre d’emplois dans le secteur non-marchand (dont les Organisations de Jeunesse). Il se positionnait, cependant, contre les réductions de cotisations sociales.
Dans son programme pour les élections 2019, il souhaite arrêter « le démantèlement du système APE ». Il estime qu’il est améliorable mais ne détaille pas son projet futur. Par ailleurs, il souhaite affecter aux Organisations de Jeunesse et maisons de jeunes davantage de ressources et de personnels.
Lors du débat du 2 avril, Bruno Bauwens – son représentant – insistait sur la nécessité de financement structurel des emplois pour le secteur Jeunesse permettant des contrats stables et de longue durée.
À propos de la question de l’emploi dans le secteur Jeunesse, dans son mémorandum, Relie-F estime nécessaire d’en assurer un meilleur financement :
- en instaurant un nouvel accord du non-marchand, qui subventionne les barèmes de la commission paritaire 329.02 à 101 % de celui du secteur de la Santé de 2002, accompagné d’une prime de fin d’année ;
- en corrigeant les inégalités créées par l’actuel décret Emploi grâce à une répartition des subsides plus équitable entre les membres du personnel de la Communauté française, les postes APE, ACS et autres ;
- en obtenant le financement des primes de fin d’année et des chèques-repas par le décret Emploi ;
- en liant l’évolution des subventions et l’annualisation du cadastre.
En ce qui concerne la réforme APE – portée par le gouvernement MR-cdH mais pas encore votée à ce jour, Relie-F demande que :
- le coefficient d’indexation (indice « D ») – actuellement estimé à 4,32 % – soit révisé pour atteindre 10 % environ ;
- le financement par les politiques fonctionnelles de l’écart négatif au regard des charges salariales des subventions APE et ACS soit assuré.
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